27 - Andromaque (Racine)

Je n'ai pas particulièrement aimé cette lecture. Les personnages sont versatiles, d'une scène à l'autre ils retournent leur veste, plus inquiet pour les apparences que de leurs réelles émotions, à l'exception d'Andromaque, une femme admirable.
Andromaque est la veuve d'Hector, emprisonné par Pyrrhus, elle ne vit que pour la mémoire de son défunt époux et pour son fils. Hélas pour elle, la Grèce en réclame la tête, celle d'Hector n'ayant point suffit. Comble du malheur son bourreau (disons plutôt geôlier) est amoureux d'elle. Par le chantage, Pyrrhus tentera d'obtenir la main d'Andromaque, détournant son regard de sa promise, pour son plus grand mal.

Cette pièce évoque pour moi l'inconstance des hommes, la colère et la vengeance. L'une de mes premières pensées fut : "L'amour et la haine sont bien proches". Ces puissants, sur un simple coup de sang, condamnent à morts des innocents, leur crime étant la liberté de pensées, la liberté d'éprouver, et surtout d'éprouver des sentiments opposés. Mais cela se retourne contre finalement contre eux, leur propre inconstance les pétrissant de remords.

Quatrième de couv ' (Repris sur le site de l'éditeur Librio):
«Où suis-je ? Qu'ai-je fait ? Que dois-je faire encore ? Quel transport me saisit ? Quel chagrin me dévore ? Errante et sans dessein, je cours dans ce palais. Ah ! ne puis-je savoir si j'aime, ou si je hais ? Le cruel ! De quel œil il m'a congédiée ? Sans pitié, sans douleur, au moins étudiée. L'ai-je vu se troubler, et me plaindre un moment ? En ai-je pu tirer un seul gémissement ? Muet à mes soupirs, tranquille à mes alarmes, Semblait-il seulement qu'il eût part à mes larmes ? Et je le plains encore ? Et pour comble d'ennui Mon cœur, mon lâche cœur s'intéresse pour lui ? Je tremble au seul penser du coup qui le menace ? Et prête à me venger je lui fais déjà grâce ? Non, ne révoquons point l'arrêt de mon courroux. Qu'il périsse. Aussi bien il ne vit plus pour nous.» Acte V, scène I.

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