Casser du sucre sur le dos

Voilà, aujourd'hui, je vais vous parler de la vedette de la semaine dernière : notre petite vieille plus ou moins dur d'oreille en fonction de la personne qui lui parlait. On remarquera que plus il s'agissait d'un employé, moins elle entendait, pourtant plus il parlait fort... Découvront-la à l'arrivée à l'hôtel, on arrive en même temps (était-elle avec nous dans la navette ?, mystère, j'ai pas fait attention, c'était peut-être la dame qui tournait autour du bus dix fois en cherchant sa valise...). Imaginez-là, cambrée (un peu trop, elle doit souffrir du dos), penché en avant, en train de hurler "HEIN!?!" au pauvre monsieur de l'accueil (on dit hôtesse pour une femme mais pour un homme ?). Le plus beau est qu'elle fini par écrire sur un bout de papier ce qu'elle veut alors que lui, entend très bien...(limite du fou rire pour toutes les personnes présentes, y compris l'employé devant l'aspect incongru de la situation, m'enfin).

Nous retrouvons notre petit vieille à la visite 2h plus tard. Notre hôte (on va dire que c'est çà) demande s'il y a des questions : "Vous avez un micro ?" (comme quoi elle a très bien entendu, et son petit sourire en coin nous le confirme), exaspération de notre guide : "Allez voir à l'accueil, il va tout vous expliquer !!".

Pendant la semaine, le plaisir était de la voir râler contre la diététicienne :

• "Comment çà, je mange trop, 600kcal au petit déjeuné c'est pas bien?!"
Réponse de la pauvre Sophie :
• "Non madame, faut manger deux fois moins.
• Ah bon, et vous manger quoi vous ? Faut manger quoi ?
• Vous voyez, là !, c'est écrit sur le papier, vous prenez un aliment de chaque groupe.
• Hein ??!!"

Plus tard, nous découvrirons qu'il s'agit de la seule personne n'ayant pas le choix au petit déj', tout est prêt le matin.
Ou bien encore, de la voir éternellement perdu dans les couloirs malgré le nombre conséquent de panneaux tout autour, de la voir, pendant que vous prélassez sur une chaise devant la porte de votre prochain soin, passer et repasser, ce faisant doubler par une autre pimpante petite vieille (dont l'une des jambes plus courte que l'autre, mais qu'est-ce qu'elle allait vite, alors que tout le monde traine la sandale) et finallement de voir une hydrothérapeute lui pointé le panneau sous le nez.

Le déplaisir était présent sur une seule et unique salle en accès libre : "L'Aérosol" (une salle de détente, 100% d'humidité, ionisée, éclairage lumière noire, sur un transat avec la petite musique qui va bien : il parait que c'est excellent pour prémunir les maladies de l'appareil respiratoire, on verra bien), tout le monde se presse pour avoir un transat entre deux soins. Imaginez la scène, avec la musique des dents de la mer en fond sonore, ce serait génial : vous êtes là, tranquillement allongé, à deux doigts de vous endormir (comme toujours d'ailleurs), détendu, quand tout d'un coup, la porte s'ouvre (y'a une espèce d'anti-chambre pour accéder à l'aérosol, on est caché derrière un rideau), et l'on entend :

• " C'est ici !?!
• ...
• Mais ? C'est par là ?
• Non Madame !
• Mais c'est par où ? (Imaginez la salle se vider pendant que vous vous accrochez, encore 2 minutes pour l'optimalité du soin)
• (Avec un ton un peu plus sec) Venez Madame !! Je vais vous emmener !!!"

Hurlement de joie intérieur, je vais pouvoir me détendre un peu plus. En fait, pour avoir un transat, il suffisait de l'ammener prêt de la porte.

Voilà pour aujourd'hui, c'était notre vedette de la semaine.