Je vais exploser
Week-end chez Môman, après les choses qu'elle m'a dite le mois dernier, j'y suis allée plus qu'à reculons, mais il fallait faire acte de présence pour mon anniversaire (1 mois pile). Je m'attendais à un pseudo gâteau, au moins. Au final que dalle, je me suis sentie intruse, tendue, forcée de sourire et de parler pour ne pas faire peser l'ambiance plus que de raison, obligée de choisir une chambre sous peine d'explosion (j'aurai donc une chambre avec lit à baldaquin en fer - le mieux dans les bons tarifs, et je pourrais m'amuser avec la déco).
Conclusion, j'ai fait UNE belle crise de compulsions alimentaires qui dura environ 48H (moins les heures de sommeil): gras, sucre, sel, sauce, bonbon, chips, tout y est passé, sans arrêt. Je suis malade d'avoir trop mangé, une semaine de diét' ne devrait pas être trop difficile, ni superflu, de toute façon je ne peux plus rien manger, ce qui tombe plutôt bien car, dès le train de retour, je n'en avais déjà plus envie.
En y regardant de plus prêt, je n'ai jamais fait que deux choses en allant chez elle (et aussi en y vivant) : manger et regarder la télé. Solution de secours pour ne pas hurler, pour fuir mentalement ce lieu où je ne me suis jamais vraiment sentie à l'aise, étrangère parce que différente dans mon schéma mentale, différente dans mes passions, différente dans mon apparence et mon caractère trop proche de ceux de mon défunt père pour eux.
Façade dure, pour ne pas leur montrer mes faiblesses, parce qu'il le fallait pour les protéger de blessures supplémentaires dont je me serais sentie coupable et accessoirement parer les coups. C'est stupide, depuis toute jeune, je me sens responsable des blessures de ma mère, parce que j'en étais le résultat, la conséquence directe, et qu'on me l'a clairement fait comprendre, parce qu'elle aime être la victime aussi ("je sais, je suis idiote" en boucle à chaque réfléxion contraire aux siennes, le coup de la culpabilité). Le fameux "T'es comme ton père" (c'est toujours très agréable d'être comparée à un alcoolique violent) à tout moment, par toute la famille, ce reproche perpétuel me mettant en marge de tous (comme si j'avais besoin de ça).
J'ai chuté une fois devant elle, deux ans durant lesquelles j'étais au plus bas, et 4 ans à remonter seule, luttant contre moi-même et contre eux, sans rien leur dire car ils ne voulaient pas entendre de toute façon, jusqu'à mon départ dans le Sud, l'a-t-elle oublié? Elle préfère me rappeller que si elle n'a pas sauté de ce pont c'est pour ne pas nous envoyer à l'orphelinat (toujours très agréable ce genre de récit quand on a 10 ans et régulièrement depuis) alors que nous étions aussi responsable de son envie de sauter (merci, n'en jeter plus, la coupe est pleine).
Le questionnaire avec cette question sur l'âge mental, pourquoi 8 ans ? c'est bien jeune non ? Parce qu'à 8 ans, mon père est décédé, mon oncle est décédé, ma mère nous montrer les comptes pour qu'on ne demande rien, parce que le ressentiment de tous et passer de mon père à moi, parce qu'on m'a expliqué que ma famille me haïssait (enfin surtout une personne), parce que j'ai vu cette haine, cette jalousie aussi chez celle qui était mon amié. Parce que j'ai vu la violence dans un quartier trop dur et dont on a cherché, c'est même l'âge où j'ai compris pour le père Noël. C'est tout simplement l'âge où j'ai perdu mon enfance, où l'on m'a tué.
Enfin voilà, j'ai à nouveau le moral dans les chaussettes, j'attends 11 Jours de voir Lutine, 12 de voir en prime BlueTurtle, 13 de partir en voyage avec Lutine. Je ne veux plus y penser. En tout cas, ça fait du bien d'en parler. Ca va déjà mieux.