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La Pensine de Valentine
12 juillet 2007

Qui suis-je ?

Le grand débat en ce moment avec ma psy c'est mes origines paternelles. Je m'apperçois qu'il y a un pan entier de MOI que je ne connais pas.

Jusqu'ici, on m'avait persuadé que j'étais typée française, que je leur ressemblais, à cette famille normande, que j'étais des leurs, c'est plus facile pour me tolérer, moi qui suis la fille de l'étranger. Moi-même, je voulais m'intégrer, leur ressembler, alors quand on me disait que j'avais les yeux de mon père, je cherchais en quoi je ressemblais à ma mère, niant aux possibles les autres traits. Après tout, on ne parlait pas de "ça !".

Peu à peu, mon reflet dans le miroir c'est altéré, je voyais une autre, correspondant aux attentes de la famille à leur description, j'étais (je voulais être) ce qu'ils attendaient de moi, j'ai toujours été ce qu'on attendait de moi: la repoussante, dure, méchante et associale, au caractère comme ses yeux : de cochons. Ma psy m'a dit que non, mon visage était "kabyle", je ne sais pas ce que ça veut dire, c'est un monde inconnu, je n'ai jamais cru, jamais vu cette ressemblance. Je l'ai nié de toutes mes forces. Aujourd'hui, je commence à voir mon corps et mon visage changé dans le miroir, alors qu'objectivement, c'est pareil, et je me souviens : de ces fois où l'on m'a arrêté dans la rue pour me parler en arabe, de ces fois où l'on m'a dit que j'étais arabe sans me connaître, sans connaître ce nom de famille.

Aujourd'hui, je suis avide de savoir car vide du savoir de la moitié de moi, rejetant presque l'autre moitié qui m'a incidieusement blessé, je reviens vers celle qui n'est plus, celle qui m'a fait souffrir autrefois, car tout n'est pas rose, je ne peux pas pardonner son alcoolisme et sa violence, mais il serait cruel de le réduire à cela. Je veux savoir qui il était et en quoi je suis lui.

Pour finir la séance, on parle de mon prénom, bien français, mais ce n'est pas mon père qui l'a choisi, c'est ma mère qui l'a imposé dans son dos, au hasard pour qu'il soit FRANCAIS !!! Je lui dis que je devais m'appeler Malika. Elle me répond que cela signifie Reine.
Je suis émue, parce que si pour ma mère mon prénom n'était rien, pour mon père, j'étais sa reine.

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Commentaires
M
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L
Eh eh !
La Pensine de Valentine
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