16- Persuasion (Jane Austen)

Voilà, je suis de retour dans le Jane Austen, un rythme plus cool, plus délicat et pour ce dernier roman de l'auteur très sombre, c'est une grande mélancolie qui m'a envahi durant la lecture. J'étais triste en penssant à la vie d'Anne, face à ces actes manqués et aux non-dits, sans parlé du dénigrement de sa propre famille. Ce livre me touche aussi beaucoup par l'écho que j'y lis. Mais ce n'est pas le sujet.

Anne est un peu la Cendrillon de sa famille, elle est avant tout là pour servir, sa voix est rarement entendue ou écoutée. Cela ne veut pas dire qu'elle n'est pas aimée, juste pas considérée. Sa famille est peuplé d'être vaniteux soucieux de leur physique et des apparences en générales, Anne représente plus les vertus de Jane Austen : la douceur, la tempérance, l'intelligence. Mais du coup, elle se fait bouffer par son entourage qui l'utilise car elle est serviable, heureuse de pouvoir "être" pour quelques choses ou quelqu'un.

Jeune, elle fût fiancée à un homme dont elle était éperduement amoureuse. Mais la condition sociale du militaire était loin d'enthousiasmer sa famille qui la poussèrent à rompre. Mais ses sentiments n'ont pas vraiment changé et presque 10 ans plus tard, elle est désormais une vieille fille.
Les événements vont se bousculer et ramener sur sa route l'ancien prétendant devenu riche et estimé... et vexé d'avoir été abandonné par la jeune femme.

Quatrième de couv' de l'anthologie (Repris sur le site de l'éditeur Omnibus):
"Personne ayant jamais vu Catherine Morland dans son enfance ne l'eût supposée née pour être une héroïne. Sa situation dans l'existence, le caractère de son père et celui de sa mère, sa propre personne et son tempérament, tout s'opposait également à ce qu'elle en fût une un jour."

L'héroïne de Northanger Abbey, qui aimait tant les romans - "ces ouvrages où se manifestent les plus grands talents de l'esprit, où la plus profonde connaissance de la nature humaine, la plus heureuse peinture de sa complexité, les plus vives effusions d'esprit et d'humour sont livrées au public dans un langage choisi" - nous ouvre ici le monde de Jane Austen et nous entraîne à sa suite dans cet univers créé il y a deux cents ans et dont le charme, la présence, l'actualité ont survécu intacts aux bouleversements de l'Histoire, des modes et des goûts.

Par quel mystère et quelle magie ? Vladimir Nabokov, dans un cours de littérature qu'il donna sur Mansfield Park et qui est reproduit en fin de volume, tente de comprendre ce "quelque chose de merveilleusement génial" qui fait l'enchantement.

Persuasion, le dernier roman de l'auteur, souvent le préféré de ses admirateurs les plus fervents, et deux oeuvres inachevées, Les Watson et Sanditon, complètent cette édition intégrale des romans de Jane Austen.

Complément sur Persuasion: Sept ans sont passés depuis qu'Anne Elliot a refusé les avances du Capitaine Frederick Wentworth, celui-ci n'étant pas issu de la même classe sociale qu'elle. Cependant, un séjour à Bath lui donnera l'occasion de le revoir... Dernier roman d'Austen, celui-ci marque la maturité de l'auteur et démontre une fois de plus, sa capacité à peindre fidèlement les moeurs de ses contemporains.

Retour sur les défis :
Un de moins dans la PAL (même s'il fait parti d'une anthologie et qu'il me reste deux romans avant de pouvoir ranger ce volume dans la bibliothèque), et un de moins dans mon challenge alphabet : On se sent plus léger.

 

• Objectif PAL = -13
• Challenge Alphabet = 4/26 (A pour Austen)
• Challenge Middle-Earth = 3/11
• Challenge Rentrée Littéraire 1220 = 6/10
• Challenge Nécrophile = 0/4